dimanche 16 décembre 2012

Laurent Gaudé : Cris (son premier roman)


Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d'où ils s'élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l'insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore retentit l'horrible cri de ce soldat fou qu'ils imaginent perdu entre les deux lignes du front : "l'homme-cochon". A l'arrière, Jules, le permissionnaire, s'éloigne vers la vie normale, mais les voix des compagnons d'armes le poursuivent avec acharnement. Elles s'élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité, prenant en charge collectivement une narration incantatoire, qui nous plonge, nous aussi, dans l'immédiate instantanéité des combats, avec une densité sonore et une véracité saisissantes.

Mon avis :

Ce n'est pas un roman historique dans le sens où l'on ne retrouve pas d'informations précises sur cette abominable guerre de 1914. Les jeunes hommes se retrouvent dans les tranchées souvent gazées, à environ 500 m des lignes ennemies, beaucoup périssent près de leurs compagnons d'armes. Certains perdent la raison comme Barboni, d'autres s'en sortent comme Ripoll porté coûte que coûte sur le dos par M'Bossolo l'Africain. L'auteur construit son roman par petites interventions de chaque soldat entrecoupé par le récit de Jules qui part en permission sans pouvoir oublier les copains. Un roman très poignant et très personnel sur la vie cruelle que ses soldats ont dû subir. A lire sans hésiter.

Emprunté à la bibliothèque.

2 commentaires:

  1. J'ai trouvé quand même l'approche historique de la vie dans les tranchées très explicite. Je prends le lien vers ton article.

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  2. Dans ce roman, il est aussi très intéressant de connaitre par l'écriture de Laurent Gaudé, le ressenti de chaque soldat qui malheureusement se rapproche de la réalité. Merci pour ton avis.

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