mardi 28 mai 2013

Joël Egloff : Ce que je fais là assis par terre (2003)


Tout commence et tout fini dans le cataclysme. Ca pourrait bien être la vie, certes, encore faut-il y mettre la manière. Joël Egloff a choisi pour décor pour son nouvel opus une ville (Paris et plus précisément Montmartre) en proie aux glissements de terrain, aux sols dérobés, aux effondrements d'immeubles. Au milieu de ce fracas, une amitié entre un inactif tranquille, complaisant avec l'existence, et un clochard imbibé de fatalisme. Autour d'eux une foule de personnages imbriqués, engouffrés, engloués dans un pataquès apocalyptique. Un cafetier aimable, comme une porte de prison, un marchand de farces et attrapes tirant une gueule de notaire, un agent immobilier d'un optimisme implacable et borné, une vieille concierge dévouée à ses ouailles, la rate au court-bouillon pour ses locataires... Tous deux vont trainer leurs guêtres et leur rosé de Provence, entre observation et compassion, inquiétude et désarroi.

Mon avis :

C'est le deuxième roman que je lis de cet auteur, le premier "Edmond Ganglion et Fils", plus drôle mais tout aussi absurde. Le narrateur et son ami le clochard voient, assis sur leur banc, une fissure dans le sol. Elle s'agrandit peu à peu et finit par provoquer un immense goufre. Ils vont essayer d'alerter l'opinion mais tout le monde s'en fout. Et des immeubles, des bâtiments s'effondrent et personne ne proteste. On retrouve dans ce roman des personnages perdus, déjantés qui mènent une existence misérable, terne. Une histoire de souffrance, d'indifférence dans un monde burlesque presque irréel. Aussi et surtout une grande amitié entre deux individus et un pigeon qui ne vole pas ou ne veut pas voler... C'est drôle, absurde, déstabilisant, inquiétant devant un monde aussi insensible. Se posent cependant deux questions : qui sommes-nous et qui sont les autres? Un univers particulier que celui de Joël Egloff.

Grand prix de l'humoir noir en 2004.

Emprunté à la bibliothèque.

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